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Close-up of cut open pomegranates. Photo by RJ Rempel.

Des conversations franches et ouvertes permettent à David et à Jonna de partager l'amour du Christ et de semer des graines qui, ils l'espèrent, grandiront un jour

Puisqu’ils avaient déjà vécu au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, avec la MENA** dans leur jeunesse, la région où David et Jonna retournèrent en 2021 ne leur était pas inconnue. Pourtant ils furent surpris. Tout était différent. La région avait changé, bien sûr, mais eux aussi. Ils n’étaient plus ces jeunes gens qu’on invitait facilement dans les foyers. Non, maintenant ils étaient devenus un couple d’âge mûr dont les enfants avaient grandi. Il ne fallait surtout pas les déranger. À cause de cela, nouer de nouvelles relations avec la population locale s’avéra plus difficile que prévu.

« Nous avons commencé par fréquenter des gens situés dans notre tranche d’âge » nous dit David, « mais ces personnes, sentant la vieillesse approcher, font tout pour mener la vie d’un bon musulman pratiquant car ils s’inquiètent de ce qui va leur arriver après la mort. De plus, comme ils n’ont pas une très grande ouverture d’esprit, nous ne savions vraiment pas comment faire pour les atteindre. »

Lorsque David et Jonna arrivèrent dans cette ville d’environ 100 000 habitants, il n’y avait aucun disciple de Jésus, qu’il soit autochtone ou expatrié. Habitués à être des pionniers dans le champ missionnaire, cette situation ne les avait pas vraiment surpris, pourtant, alors qu’ils s’habituaient peu à peu à leur nouvel environnement, Jonna se souvient qu’il leur arrivaient parfois, au cours de leurs promenades, de se demander ce qu’ils faisaient là.

 

Comment allaient-ils bien pouvoir atteindre le cœur de cette population ?

Ils y arrivèrent en utilisant les dons et les talents que Dieu leur avait accordés : une combinaison entre les arts, la musique, les affaires et un intérêt sincère pour leur entourage. « Cette ville n’est pas la plus dynamique de la région. Elle est conservatrice et les gens n’y sont pas connus pour leur grande ouverture d’esprit, ni pour leur amour de l’art d’ailleurs », explique David. Pourtant, grâce à leurs centres d’intérêt, ils ont pu entrer en contact avec certaines personnes. Et en instaurant un climat de confiance, ils ont pu nouer des relations et partager l’Évangile.

« Les personnes créatives ont tendance à être plus ouvertes et à penser différemment de leur entourage », explique Jonna. « C’est donc surtout vers elles que nous sommes allés. »

« Oui, les créatifs sont souvent prêts pour le changement », fait remarquer David, « Ils veulent contribuer à l’amélioration de la société dans laquelle ils vivent. C’est pour cette raison que les artistes locaux apprécient notre engagement et nos encouragements dans leur domaine respectif. »

 

Conversations

Un jour, un ami artiste a invité David à prendre un café avec lui et quelques autres personnes. La discussion a porté sur divers sujets avant que les hommes ne commencent à parler de la culture occidentale et du christianisme. Ils étaient tous d'accord pour dire que les chrétiens étaient des gens tolérants parce que Jésus avait dit à ses disciples de tendre l'autre joue. « Ce groupe de cinq hommes a discuté du christianisme pendant environ 15 minutes », se souvient David. « Je suis resté assis à les écouter sans intervenir dans la discussion. »

À la fin de la conversation, David a demandé s’il pouvait partager ses réflexions. « Après tout, je suis le seul chrétien à cette table », a-t-il fait remarquer. Tout le monde était d’accord. Alors il a expliqué qu’en grandissant, il avait été très religieux, mais que, peu à peu, il s’était rendu compte que la religiosité n’était pas la bonne réponse. Ce qui comptait c’était d’avoir une relation personnelle avec Dieu, une relation qui permettait de recevoir le pardon et également de pardonner.

« J’ai raconté comment ma vie avait changé par le pouvoir du pardon », dit David. « Et pendant que je parlais, les hommes hochaient la tête en disant : « C’est bien, on a vraiment besoin d’entendre des choses comme ça. C’est ce dont notre société a besoin : des gens qui pardonnent aux autres. »

L'un d'eux a dit : "Oui, c'est ce que j'ai toujours dit. D’ailleurs vous m’avez souvent entendu le dire, hein ! Si je n’étais pas déjà athée, je choisirais d’être chrétien.

Depuis, cet homme qui s’appelle Sami*, est devenu un ami de David. En lui, il a trouvé quelqu’un qui le respectait, reconnaissait ses croyances et était prêt à parler ouvertement de sa foi, de ses doutes et de tout ce qui le préoccupait. Vivant dans une société musulmane conservatrice, Sami - comme d'autres personnes rencontrées par David - ne peut pas dire ouvertement qu'il est athée. Il doit le cacher. « Ils se sentent complètement perdus, mais ils ne savent pas où trouver des réponses », explique David. « Tout ce qu'ils peuvent faire, c’est se dire que la religion n'est pas pour eux et comme ils ne voient pas d’autres alternatives, ils pensent qu’ils sont athées, alors qu'en réalité, ils ont foi en quelque chose de plus. »

Des conversations ouvertes et honnêtes permettent à David et Jonna de partager l'amour du Christ et de planter des graines qui, ils l'espèrent, grandiront un jour.

 

Trouver des graines et les planter

Depuis deux ans que David et Jonna sont dans cette ville, ils ont noué de nombreuses relations, mais ils n’ont trouvé que quelques personnes désireuses d’en savoir plus sur la Bible. L’une d’entre elles est Tarek*. Le couple missionnaire a été surpris d’apprendre qu’ils n’étaient pas les premiers à lui avoir parlé de Jésus.

Tarek s'était fait des amis chrétiens en ligne. Ils partageaient leur foi avec lui, semant ainsi, au fil du temps, des graines dans sa vie. Lorsque quelques jeunes chrétiens ont rendu visite à David et Jonna, ils ont rencontré Tarek, qui a été intrigué de voir que ces jeunes – tant par leurs actions que par leurs paroles – correspondaient à ce que ses amis en ligne lui avait dit au sujet du christianisme.

Les interactions avec les disciples de Jésus - à la fois virtuelles et personnelles - ont semé des graines dans la vie de Tarek, nourrissant sa curiosité et son ouverture à l'Évangile. Et il n'est pas le seul dans ce cas. Grâce au développement rapide de la technologie et à un monde de plus en plus globalisé, les personnes vivant dans les régions les moins atteintes par l’Évangile ont maintenant accès à la Bible et peuvent entrer en contact avec des disciples de Jésus comme jamais auparavant. Quant à David et Jonna, ils ont trouvé un moyen efficace d'atteindre les personnes de leur entourage : être toujours disponibles et bien disposés.

 

Disponibles et bien disposés

Récemment, David était parti faire une course rapide, mais finalement il s’est retrouvé à prendre un café avec 2 hommes qu’il venait de rencontrer. « Ce n’est pas ce que j’avais prévu au départ », dit-il, « Je voulais consacrer cette matinée à faire de l’administratif, mais je me suis dit que l’administratif pouvait bien attendre. Il était plus important de passer du temps avec ces personnes. »

Alors que sa course n’aurait dû lui prendre que quelques minutes, David a fait le choix de prendre son temps, sans regarder l’heure sur son téléphone. Il est parti avec la volonté de rester ouvert à ce que Dieu lui montrerait. Et au final, il est revenu chez lui avec les coordonnées de ces deux hommes… ainsi qu’après avoir ingurgité une belle quantité de café !

« Parfois il s’agit simplement de faire quelque chose de banal et de le transformer en une occasion de rencontres », explique Jonna. « Pour moi, être disponible et bien disposée, c’est accomplir les petites choses de la vie quotidienne en faisant en sorte qu’elle débouche sur une interaction. Cet état

d’esprit transforme les promenades en temps de prière pour les gens que je rencontre et les courses au marché en occasion de lancer quelques invitations aux femmes que je rencontre.

Les gens sont souvent amicaux et une rencontre avec des étrangers les intéressent toujours. David explique que la clé pour établir une relation c’est « d’être ouvert d’esprit et d’avoir l’air détendu. Je sais que je peux avoir l’air très occupé et lorsque c’est le cas, personne ne me parle. Par contre, si j’ai l’air détendu, tout le monde est disposé à me parler. Tout est dans mon attitude. Ce n’est pas celles des autres qui posent problème. C’est la mienne. Comment suis-je perçu en entrant dans un magasin ? »

 

Il prépare le chemin

David et Jonna se sont rencontrés dans le pays où ils servent actuellement, bien qu'ils n'en soient pas originaires. Ils sont tombés amoureux, se sont mariés et ont eu des enfants, tout en partageant l'amour du Christ avec leur entourage. Ils n’ont pas pu rester dans ce pays pour diverses raisons et sont repartis au bout de 15 ans. Toutefois, ils ne sont pas allés très loin puisqu’ils ont vécu dans divers pays limitrophes. Finalement, ils sont retournés dans le pays d’origine de David où ils ont continué de partager l’amour du Christ avec la MENA.

« Nous nous étions toujours dit que nous reviendrions un jour », se souvient Jonna.

Les années ont passé, leurs enfants ont grandi et l'envie de retourner là-bas était toujours là. Après une visite en 2019, ils ont senti qu'il était temps pour eux de revenir dans la région.

En repensant à leur parcours, Jonna nous dit : « Dieu nous prépare toujours pour la prochaine étape de notre vie. C’est une évidence quand on est jeune, mais en vieillissant, on se dit que peut-être, ça n’arrivera plus puisqu’on a fait tout ce qu’on avait à faire, Eh bien non ! Dieu continue de disposer toute chose en vue de nous préparer pour la prochaine étape. Il suffit de faire un pas en direction de sa volonté. Waouh ! Dieu nous a vraiment préparer pour ce retour. Croyez-moi : où que vous en soyez de votre vie, la fin de votre histoire n’est pas encore écrite ! »

Louez le Seigneur pour les graines qu'Il plante dans le cœur des gens ! Priez pour que les croyants soient disponibles et disposés à interagir avec des personnes qui ne connaissent pas le Christ. Merci de prier pour les personnes qui, comme David et Jonna, travaillent dans les régions les moins atteintes du monde. Priez pour leur persévérance, pour leur créativité et pour qu’ils tissent des liens avec la population locale.

*Nom modifié

** L’Association MENA facilite la découverte de l’Évangile par les personnes de confession musulmane tout en les accompagnant dans une rencontre avec Christ. Ceci dans un esprit de paix, d’amour et de respect.

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